A force d'avoir le nez dans les herbes, on tombe sur de très jolis spécimens dont on ne soupçonnait même par leur existence... C'est une belle opportunité d'être d'autant plus accompagné par des naturalistes qui favorisent les nouvelles découvertes et rendent les balades dans la nature encore plus passionnantes.

On connait tous le doux "cri-cri" du grillon ou le chant de la Grande Sauterelle verte, mais rares sont les personnes qui font le lien entre le chant entendu et le chanteur lui-même. Quand on me dit "dans cette tourbière, on peut trouver un très joli criquet reconnaissable par un chant caractéristique qui fait "clic" à intervalles irréguliers", ma curiosité est forcément attisée et mon objectif prêt à viser le chanteur.

Le Criquet ensanglanté ou Oedipode ensanglantée fait parti des Orthoptères (ailes droites sur l'abdomen), ordre qui regroupe les sauterelles, grillons et criquets.

   

Il doit son nom en raison des femelles souvent maculées de rouge pourpré. Il peut atteindre jusqu'à 3,9 cm, ce qui en fait un très beau spécimen.

Il fréquente exclusivement les endroits humides et fait partie des espèces gravement menacées d'extinction en raison du drainage, de l'asséchement et de la destruction de ses biotopes.

Le chant de ce criquet est particulier car il l'obtient en levant son fémur postérieur qu'il détend vers l'arrière du tibia dont les éperons terminaux frottent sur les nervures intercalées.
Comme tous les orthoptères, c'est un insecte caractérisé par des métamorphoses incomplètes : l’œuf livre un insecte juvénile, réplique minuscule de l'adulte à la différence qu'il n'a pas d'ailes (aptère). Le juvénile deviendra un adulte ailé (imago) après avoir subit plusieurs mues.  Il se nourrit  essentiellement de graminées. Les adultes sont visibles entre juillet et octobre. 

Je dédicace cet article à mes accompagnateurs naturalistes du jour, Cathy et Alain...